Certaines écoles d’ingénieurs offrent à leurs étudiants un cours nommé « formation humaine ». Comme j’enseigne cette discipline, voici ce que j’y fais.
Bien sûr, on m’y demande de traiter la motivation, le stress et la connaissance de soi. Naturellement, comme pionnier de la noématique et chercheur en sciences cognitives, la connaissance de soi permet de traiter de la mémoire et de la méthodologie.
Mais bien au-delà de la gestion du stress, du travail sur l’état d’esprit (mindset) pour retrouver et alimenter la motivation, il y a comment devenir un être humain en contact avec ses semblables.
Et là, la formation humaine prend tout son sens dans une école d’ingénieur : je prépare les élèves à intégrer le plus efficacement possible une équipe professionnelle, composée de personnalités diverses ayant un objectif commun.
Pour atteindre l’objectif d’un point de vue concret, les élèves étudient les sciences et les techniques.
Mais pour interagir au mieux avec les autres adultes de l’entreprise, que leur propose-t-on ? La formation humaine !
Je me fixe comme but de leur (aux étudiants) faciliter la compréhension des points de vue d’autrui. Je les accompagne à assouplir la transition de changement paradigmatique (mindset shifting). À cet effet, j’utilise des outils que j’ai créé en sciences cognitives et en noématique.
Par exemple, j’ai systématisé les différentes façons d’aborder une situation, avec ce que j’ai nommé les « structures ».
La structure 2 voit chaque situation de façon binaire.
La structure 3 apporte un troisième terme cherchant à concilier les deux premiers termes qui s’opposent sans voir qu’ils se complètent.
La structure 4 permet d’appréhender tout phénomène selon quatre points de vue irréductible, et offre une technique de résolution des problèmes avec la méthode COSA par exemple.
La structure 5 offre le dynamisme à la structure quatre par nature statique.
La structure 6 envisage les relations entre les personnes ou les différents aspects de sa propre personnalité, comme le fait par exemple la Process Comm.
La structure 7 autorise le passage du concret à l’abstrait, de l’esprit au corps.
La structure 8 existe bien, mais je l’enseigne seulement dans les cours supérieurs de management puisqu’elle permet d’élaborer les stratégies efficaces.
Les structures suivantes, de 9 à 12, sont enseignées dans les écoles classiques de kung-fu comme l’école San Yi Chuan dont je suis membre enseignant.
Mais déjà, avec les structures 2, 3, 4, 5, 6 et 7, il y a de quoi faire pour diversifier son point de vue et accepter celui de l’autre.
Un enjeu majeur de la formation humaine !